A l’école des saints : Ste Germaine de Pibrac (1580 - 1601)
Publié le 7 Mai 2025
Tôt orpheline, recueillie par un oncle, Germaine, infirme d’une main, atteinte d’écrouelles purulentes, est fort maltraitée. Isolée, en but aux sarcasmes des uns et des autres, mal nourrie quotidiennement d’un peu d’eau et d’un morceau de pain noir elle est logée dans l’étable des brebis dont elle a la charge. Aller paître les moutons lui permet de contempler la création, dans le silence, et de se tourner vers le Seigneur et sa mère dans une prière constante.
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Compatissante à la misère des vagabonds, elle n’hésite pas à leur donner sa maigre pitance. Tout le monde, dans le village, la moque ou la méprise ; quoique, chez certains, une admiration diffuse se manifeste devant sa piété et sa compassion pour les misères du temps. Un matin, son oncle la trouve morte dans l’étable. On l’enterre dans l’église conformément à sa demande et on ne tarde pas à oublier cette petite bergère ayant vécu en marge de tous. Mais, 43 ans plus tard, à l’ouverture du tombeau, on découvre son corps aussi net que si elle était morte le jour même. C’est une sainte se dit-on ; « oui, racontent les vieillards en se remémorant le temps de leur jeunesse, elle était pieuse, elle était bonne... » Le curé, bouleversé, la fait installer dans une châsse à l’intérieur de l’église. Très vite, les miracles se multiplient que le curé fait constater par notaire. En 1661 l’évêché de Toulouse décide d’engager le procès diocésain ; Mais ce n’est qu’en 1698 que l’évêque ouvre officiellement le procès. Ce n’est qu’en 1845 que les minutes du procès arrivent sur le bureau du pape Grégoire XVI qui se montre intéressé par le dossier. 4 miracles parmi tant d’autres sont retenus pour la béatification ; notamment cette augmentation miraculeuse de la farine, au couvent du Bon Pasteur de Bourges qui é- tait sur le point de manquer de pain pour ses pauvres. Le 29 juin 1867, le pape Pie IX élève la petite bergère sur les autels ; la « piccola pastorella » comme il aime à la nom- mer affectueusement. « Germaine, la petite ber- gère de Pibrac, est peut- être l’exemple le plus extraordinaire de ce que le Bon Dieu peut faire avec rien. Il ne lui a pas donné de message à faire passer au monde. La Vierge ne lui est pas apparue. Nous ne connaissons aucune parole que Germaine nous ait transmise. Elle est morte à 22 ans sans qu’autour d’elle personne ne se soit écrié : ‘c’est une petite sainte’. Elle fut vite oubliée… et ce n’est que quarante ans après que des événements étonnants sont venus rafraîchir la mémoire des gens ». G.G.