Saint Théophane Vénard

Publié le 1 Mars 2023

Saint Théophane Vénard

Un martyr français du XIXe siècle. Chanoine Trochu.

 

Théophane Vénard — Wikipédia Le jeune poitevin, tôt orphelin de mère, vit une enfance joyeuse, entouré de l’affection de son père et de ses frères et sœur. A la maison, on lit volontiers les « annales de la propagation de la Foi » et, dès 6 ans, il se sent attiré par le sacerdoce. A 9 ans, il affirme : « moi aussi, comme le bx Charles Cornay, je serai missionnaire au Tonkin et je mourrai martyr ».

Le bon curé de la paroisse le prend sous son aile et veille à sa progression. L’enfant,

au tempérament brillant voire colérique se discipline et dès 13 ans, sa personnalité s’affirme dans la joie et la douceur. La vocation s’ancre et Théophane, toujours très mortifié de quitter sa famille (tout au long de sa vie, il fera de cette douloureuse séparation un don total à Dieu) il progresse et, devenu sous-diacre, il entre au séminaire des missions étrangères, rue du bac.

Élève gai, sérieux, modeste et plein de douceur, il reste en contact avec la famille. A son frère Eusèbe, il écrit : « La piété de l’écolier comme d’ailleurs de tout le monde – mais principalement de l’écolier parce qu’il est plus jeune – doit être douce, prévenante et gaie avant tout, ainsi que le disait  St Paul : réjouissez vous dans le Seigneur, toujours, je le répète, soyez joyeux ». Et Ste Thérèse de Lisieux qui l’aime dira de lui : « c’est  une âme qui me plaît. Il y a de jeunes saints qu’on nous montre comme étant sérieux, même pendant les récréations, mais lui, il était gai toujours ».
 


Seigneur, donnez moi la prudence et pour penser et pour agir. Zèle courageux et constance, afin de ne pas défaillir. Je me mets sous votre tutelle ; je suis faible, vous êtes fort. Faites moi demeurer fidèle toujours,toujours, jusqu’à la mort !”

Prière de Théohane Vénard.


A 22 ans, il est ordonné (1852) ; son départ est imminent ; Théophane, déchiré de ne probablement plus jamais voir sa famille chérie leur fait part de son renoncement total : « O mes amis, s’il n’y avait pas l ‘Espérance de me retrouver avec vous au ciel, s’il ne me semblait pas que la volonté de Dieu est que je m’en aille d’avec vous, est-ce que je vous quitterais ? »

 

Ses supérieurs l’envoient en Chine ; puis, arrivé à Hong-Kong où il reste 14 mois, il est nommé au Tonkin (1854) ; c’est la réalisation de son rêve d’enfant. Sa rencontre avec Mgr Retord est une illumination. Dans ce pays où la persécution est permanente (les martyrs se comptent par milliers), Mgr Retord, soucieux de chacun de ses fils, entretient leur dynamisme par une gaieté et un humour que Théophane apprécie.

L’activité missionnaire ne peut se dérouler que dans la clandestinité, obligeant les prêtres à courir de cache en cache dans la forêt, les caves, les trous d’eau, les grottes insalubres,  sous la menace permanente du « seigneur tigre ». Il meurt d’épuisement après 6 mois de ce régime.

A partir de 1857, la persécution redouble, Théophane, aimé de son troupeau et même admiré par nombre de païens peut se cacher pour continuer sa mission ; mais, dénoncé par un espion, il est arrêté en novembre 1860. Commence pour lui une longue agonie de plus de 2 mois, enchaîné au cou et aux chevilles et enfermé dans une cage ; il subit l’attente du martyr avec calme, patience et, toujours, un peu d’humour. Grâce à ses fidèles, il peut communier assez régulièrement et même, parfois, se confesser au Père Trinh. Dans ses derniers jours, il peut même écrire quelques lettres ; à son père : « un léger coup de sabre séparera ma tête, comme une fleur printanière que le maître du jardin cueille pour son plaisir. Nous sommes tous des fleurs plantées sur cette terre, que Dieu cueille en son temps, un peu plus tôt, un peu plus tard… Tâchons tous de plaire, selon le parfum ou l’éclat qui nous sont donnés, au souverain seigneur et maître. » à sa sœur Mélanie ; « Vois donc ton frère, l’auréole des martyrs couronnant sa tête, la palme des triomphateurs se dressant dans sa main ! Encore un peu et mon âme quittera la terre, finira son exil, terminera son combat… Mais auparavant il faut que le grain de froment soit moulu, que la grappe de raisin soit pressée. »

L’exécution est décidée pour le 2 février 1861 (il a 31 ans). « Comme il avait une grande dévotion à Marie, notre bonne Mère permit qu’il partit pour le ciel le jour de la purification » dira son évêque.

Théophane reçoit d’une paroissienne une tenue de cérémonie pour paraître devant Dieu. Le bourreau s’y reprend à 5 reprises pour lui couper la tête. Béatifié par St Pie X en 1909, il est canonisé par St Jean-Paul II en 1988. G.G.

 

Rédigé par paroissedechaumontsurloire

Publié dans #Formation, #Le sujet du mois, #Actualités

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