Prières du général de Sonis
Publié le 2 Octobre 2022
Prières du général de Sonis
Mon Dieu, me voici, devant vous, pauvre, petit, dénué de tout. Je suis là, à vos pieds, plongé dans mon néant. Je voudrais avoir quelque chose à vous offrir, mais je
ne suis rien que misère. Vous, vous êtes mon tout, vous êtes ma richesse. Mon Dieu, je vous remercie d’avoir voulu que je ne fusse rien devant vous. J’aime mon humiliation, mon néant. Je vous remercie d’avoir éloigné de moi quelques satisfactions d’amour propre, quelques consolations de cœur. Je vous remercie des déceptions, des inquiétudes, des humiliations. Je reconnais que j’en avais besoin, et que ces biens auraient pu me retenir loin de vous. Ô mon Dieu, soyez béni quand vous m’éprouvez. J’aime à être brisé, consumé, détruit par vous. Anéantissez-moi de plus en plus. Que je sois à l’édifice, non pas comme la pierre travaillée et polie par la main de l’ouvrier, mais comme le grain de sable obscur, dérobé à la poussière du chemin. Mon Dieu, je vous remercie de m’avoir laissé entrevoir la douceur de vos consolations. Je vous remercie de m’en avoir privé. Tout ce que vous faites est juste, est bon. Je vous bénis dans mon indigence. Je ne regrette rien, sinon de ne pas vous avoir assez aimé. Je ne désire rien, sinon que votre volonté soit faite. Vous êtes mon maître et je suis votre propriété. Tournez et retournez moi. Détruisez et travaillez moi. Je veux être réduit à rien pour l’amour de vous. Ô Jésus! Que votre main est bonne, même au plus fort de l’épreuve! Que je sois crucifié, mais crucifié par vous! Ainsi soit-il.
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Faites, mon Dieu, que la vie que vous nous avez laissée soit tout entière consacrée à votre service. Nous portons tous sur notre poitrine l’image de votre Sacré Cœur; faites que nos cœurs en soient l’image encore plus vraie, rendez nous dignes du titre de soldats chrétiens. Faites que nous soyons soumis à nos chefs, charitables pour le prochain, sévères pour nous-mêmes, dévoués à nos devoirs et prêts à tous les sacrifices. Faites que nous soyons purs de corps et d’âme; qu’ardents dans le combat, nous devenions tendres et compatissants pour les blessés. Ô Jésus, dans les dangers et dans les souffrances, c’est de votre Divin Cœur que nous attendons notre plus puissant secours. Il sera notre refuge, lorsque tous les appuis humains nous manqueront, et notre dernier soupir sera notre dernier acte d’Espérance dans la miséricorde infinie. Et vous, ô Divine Marie, que nous avons choisie pour notre mère, à vous aussi nous avons rendu témoignage. (extrait de la prière rédigée par le général de Sonis à la pentecôte de 1871 pour la consécration des zouaves pontificaux au Sacré-Cœur)