Louis-Gaston de Sonis, soldat du Christ (1825-1887)

Publié le 28 Septembre 2022

Louis-Gaston de Sonis, soldat du Christ (1825-1887)

Clotilde Janin - Edilys – 2021 – 216 pages

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riginaire de Guadeloupe, fils d’officier, il rencontre vraiment Dieu lors de sa première communion: “Je m’y préparai avec la plus tendre dévotion, et j’accomplis ce grand acte avec un sérieux au-dessus de mon âge, avec une Foi et un amour de Dieu ardents. J’apportai à la Sainte Table mon innocence baptismale. J’ai toujours cru fermement que cette première communion avait été la bénédiction de ma vie.”

En cette période de montée du rationalisme, il se heurte, à Saint-Cyr, à l’incroyance agressive de ses camarades; puis c’est Saumur et la rencontre de Solesmes et de Don Guéranger; Divine révélation qui lui fait dire: “Je ne refuserai jamais rien à Jésus, avec l’aide de sa Sainte Grâce.”

Marié en 1848 à Anaïs Roger qui le suivra dans toutes ses mutations, Louis-Gaston renforce sa Foi par des engagements toujours plus exigeants: messe quotidienne à 5H., adhésion à la conférence de St Vincent de Paul, vie professionnelle en accord complet avec sa Foi. En Algérie où il est muté en 1854, cet officier très pieux est admiré de ses hommes et des locaux qui le surnomment “le grand marabout français”. Pendant la campagne du Maroc, une épidémie de choléra tue 1/3 de son effectif; il se dévoue sans compter au chevet des malades et des mourants; peu après, il profite d’une permission en France pour devenir tertiaire carmélitain, exprimant dans une lettre à sa femme son besoin de se soumettre à une règle: “Quand je suis loin de vous, loin de la France, loin parfois de tout secours religieux, je ressens le besoin d’avoir une règle de vie pour me fortifier dans ma résolution. L’ engagement que je prends m’aidera à vivre encore mieux en présence de Dieu, au milieu de toutes mes obligations familiales et professionnelles.

Promu Général à 45 ans, Louis – Gaston a mené une carrière militaire exemplaire; grand soldat, il a fortement contribué à la pacification de l’Algérie. Pleinement abandonné à la Providence, il assume avec son épouse très présente, l’éducation de ses douze enfants. Ainsi, cette conversation avec l’un de ses fils qui prépare le concours d'entrée à Saint-Cyr : “Mon fils, plus vous vous ferez petit, et plus je vous aimerai. Sans humilité, il ne peut y avoir d’autres vertus. Comprenez bien que vous avez besoin de l’aide de Dieu. Mais c’est une grâce qui n’est accordée qu’à ceux qui la demandent avec force!”

Lors de la chute de l’empire, en 1870, il est rappelé en France pour participer aux ultimes combats.

 

« Je ressens le besoin d’avoir une règle de vie pour me fortifier dans ma résolution. L’engagement que je prends m’aidera à vivre encore mieux en présence de Dieu, au milieu de toutes mes obligations familiales et professionnelles. » Général de Sonis

 

Nommé à la tête d’une division de cavalerie au sein de l’armée de la Loire commandée par Chanzy, il voit avec bonheur que les “volontaires de l’ouest” (zouaves pontificaux) sont sous ses ordres. Sonis exprime ainsi sa joie au colonel de Charette: “Mon colonel, je ne puis me donner le plaisir d’aller vous voir bientôt, mais je veux saluer votre belle et héroïque troupe dans son admirable chef, et vous dire que je vénère ce que vous vénerez… Dans ces tristes temps, c’est une consolation de mourir au milieu de braves gens comme vous, et de pouvoir se dire que Dieu n’abandonne pas la France, puisqu’elle a encore des enfants fidèles.”

Début décembre, dans un désordre indescriptible des armées, épaulé par les zouaves derrière leur bannière blanche frappée du Sacré-Coeur, il sauve l’armée par sa charge de Loigny au cours de laquelle il perd sa jambe gauche brisée en 25 endroits, gisant pendant 12H. Dans la neige par -10°. “C’est la Foi qui m’a soutenu dans cette nuit lugubre où je gisais le corps brisé et l’âme en deuil de la gloire de la patrie. Jamais plus qu’à Loigny je n’ai mieux senti sa puissance. D’ailleurs, je suis une preuve éclatante pour les plus aveugles de ce que peut faire la Foi: je n’ai rien fait dans ma vie qui soit sorti de moi, Dieu s’est servi de moi comme d’un instrument?

Il ne se remettra jamais vraiment de cette blessure; mais, jusqu’à l’extrême limite de ses forces, Sonis poursuit son activité militaire malgré la montée en puissance et en agressivité des anti-cléricaux à partir de 1875. En 1882, épuisé, il cesse le service actif et attend son heure: “Il n’y a plus que le grand voyage du ciel. Marchons vers l’éternité bienheureuse!”

Il est enterré à Loigny (région de Châteaudun) avec cette inscription sur sa tombe: “Miles Christi”. G.G.

Le procès de béatification du général de Sonis a été ouvert en 1928, et son corps exhumé fut trouvé parfaitement conservé.

 

Rédigé par paroissedechaumontsurloire

Publié dans #Le sujet du mois, #Formation

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