A l’école des saints : Saint Pie X (1835-1914).
Publié le 4 Mars 2025
Saint Pie X (1835-1914).
René Bazin, Via Romana, 2023 (réédition), 200 p.
Enfant de Vénétie au tempérament bouillant, Joseph Sarto est vite remarqué par son curé puis par l’évêque ; ce qui lui permet d’entrer, boursier, au séminaire de Padoue où il montre un esprit supérieur, très studieux. Ordonné à 23 ans, le voilà vicaire du curé de Tombolo. Très vite, il suscite l’amour de ses paroissiens par son exigence alliée à sa gaieté naturelle et à son sens du service des plus humbles.
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En 1866, devenu curé de Salzano, vaste paroisse dans laquelle il confirme ses grandes qualités. Bientôt nommé chancelier et directeur du séminaire, il ne tarde pas à être nommé évêque de Mantoue (1884) puis patriarche de Venise (1893) ; Léon XIII l’élève à cette occasion au cardinalat. Ses proches le définissent ainsi : « Sorti du peuple, il l’aimait, le comprenait, comme tout bon prêtre de paroisse doit le faire. C’est là le secret qui lui valut, à Venise, une popularité si puissante, et lui gagna du premier coup, l’affection des plus humbles. Mais cette popularité, il ne la rechercha jamais. Quand il prêchait à ses ouailles, il ne craignait pas d’affirmer son autorité et d’insister sur leur obéissance. » ou encore : « Il était l’homme du devoir, du travail, du sacrifice accompli avec tranquillité, avec amabilité, sans laisser voir la moindre fatigue et sans se donner la moindre importance, comme s’il eût été le dernier des petits abbés. »
A la mort de Léon XIII (1903), le cardinal Rampolla est le grand favori alors que le cardinal Sarto implore ses confrères de l’oublier. L’intervention de l’empereur d’Autriche -Hongrie s’opposant à l’élection de Rampolla permet l’élection de Joseph Sarto (malgré lui) après 7 tours de scrutin. A la question « acceptes-tu l’élection qui vient d’être faite de ta personne en qualité de pape », il répond : « J’accepte comme une croix et puisque je dois souffrir, je prends le nom de ceux qui ont souffert, je me nommerai Pie. »
Devenu pape malgré lui, par obéissance, Pie X va se montrer au cours de son pontificat ‘suave’ et ‘rigoureux’. Il appliquera scrupuleusement sa devise d’évêque : « Instaurare omnia in Christo ». « Peu d’hommes en effet ont eu autant d’intrépidité. Il était fort par devoir, à cause de la claire vue qu’il avait des choses, et de la prière qu’il faisait à Dieu afin de ne pas manquer de courage. Ceux qui puisent à cette source-là sont forts presque malgré eux. Leur force est incomparable, elle est une vertu. On peut dire de Pie X avec exactitude, comme quelques-uns l’ont fait, qu’il était suave et rigoureux, pourvu qu’on n’oublie pas que la suavité était dans sa nature et la rigueur parfois dans les obligations de sa charge. »
Son pontificat sera très productif. En 10 ans 3322 actes émanent de la secrétairerie d’État. Le bénédictin don Benedetto Pierami a cette réflexion : « Ce fut un des pontificats les plus féconds qui se rencontrent dans l’histoire de l’Église. » Il sera béatifié en 1951 et canonisé en 1954 par Pie XII. G.G.
N.B. : Un petit résumé de ses textes les plus importants sera présenté le mois prochain. .