Eugenio Pacelli - 1876-1958 (Pie XII de 1939 à 1958) - portrait
Publié le 28 Novembre 2022
Eugenio Pacelli - 1876-1958 (Pie XII de 1939 à 1958) - portrait
Issu d’une famille de la noblesse romaine au service du Saint-Siège depuis plusieurs générations, il est ordonné prêtre en 1899 après de brillantes études. Remarqué pour sa puissance de travail et sa perception réaliste des faits, il est happé dès 1901 -à 25 ans- au sein de la congrégation pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires (affaires diplomatiques).
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L’expérience acquise sous la houlette de ses supérieurs, Mgr Gaspari (futur secrétaire d’État de Pie XI et négociateur des accords du Latran) et le cardinal Merry del Val (secrétaire d’État de Pie X) est immense. Il participe notamment aux tentatives de négociation de paix engagées par Benoit XV en 1917.
En 1918, sacré évêque, déjà réputé comme un grand diplomate, il est envoyé comme nonce à Munich (il reste en Allemagne jusqu’en 1929) où règne, en cette fin de guerre une atmosphère de misère et de révolution (spartakiste). L’image, répandue, de Pacelli est celle d’un homme hautain et froid ; sa rencontre avec un révolutionnaire entré dans la nonciature, arme au poing, décidé à tuer et à piller, renforce cette idée fausse. En effet, face au nonce, calme, au regard pénétrant, le bandit n’ose avancer et se retire. En réalité, c’est son attitude toute tournée vers Dieu qui impressionne et apaise.
Sa gouvernante, sœur Pascalina (de 1918 à 1958) montre à quel point sa démarche, toute de sensibilité et de compassion, prouve, à travers le diplomate, le pasteur penché sur les souffrances d’un peuple et toujours prêt à venir en aide à ceux qui en ont besoin, toujours sur ses propres biens. Le général de Gaulle, dans ses mémoires, le définit ainsi, après son audience de juin 1944 : « Pie XII juge chaque chose d’un point de vue qui dépasse les hommes, leurs entreprises et leurs querelles. Mais il sait ce que celles-ci leur coûte et souffre avec tous à la fois. »
Sœur Pascalina, dans ses mémoires, décrit l’emploi du temps de Pacelli, constant de 1918 à 1958. Lever à 6H15, la journée se prolonge jusqu’à 2H du matin. Très ponctuel dans le déroulement de sa journée, il ne s’autorise aucun répit. Travailleur infatigable jusqu’au jour même de sa mort, il parle 10 langues et possède une immense culture (sa bibliothèque occupe 5 pièces du Vatican). « La charge surnaturelle, dont seul au monde il est investi, on sent qu’elle est lourde à son âme, mais qu’il la porte sans que rien ne le lasse, certain du but, assuré du chemin. » (op.cit.). Il fait une sieste d’une demi- heure après le repas puis une promenade d’une heure occupée par la lecture de dossiers ou de livres. La seule distraction qu’il s’autorise, ce sont ses oiseaux qui se balancent sur sa main quand il se rase ou s’installent au bord de son assiette à table. Après la guerre, le grand rabbin de Rome, Israël Zoli, devenu Eugenio par le baptême prononça ce magnifique panégyrique : « On pourrait dire du règne de Pie XII qu’il est inspiré par les paroles du prophète Isaïe : la paix est l’harmonie, la paix est le salut pour tous ceux qui sont proches comme pour ceux qui sont loin, je veux tous les guérir. L’Église catholique aime toutes les âmes. Elle souffre avec tous et pour tous ; elle attend avec amour tous ses enfants sur le seuil sacré de Pierre, et ses enfants sont tous les hommes… Il n’existe pas de lieu de souffrance que l’esprit d’amour de Pie XII n’ait atteint… Au cours de l’histoire, aucun héros n’a commandé une telle armée. Aucune force militaire n’a été plus combattante, aucune n’a été plus combattue, aucune n’a été plus héroïque que celle menée par Pie XII au nom de la charité chrétienne. » G.G.