Peuple, à genoux !
Publié le 2 Janvier 2019
Peuple, à genoux !
Alors que ce temps de Noël nous fait nous incliner devant le berceau du Fils de Dieu petit Enfant, nous pouvons nous demander si tout cela est très adulte. Un homme mature, responsable, doit-il se mettre à genoux ?
En réalité, celui qui refuse d’adorer Dieu risque fort de se prosterner devant un ou plusieurs « dieux de remplacement ». Nous sommes faits pour le Bien infini et sans rivage, Dieu lui-même. Les biens créés n’en sont qu’un reflet, voulu par Dieu, propre à susciter notre joie, mais limité. Le risque est tout simplement d’ériger ces biens en ce qu’ils ne sont pas : le but ultime de la vie. C’est alors que les cadeaux de Dieu peuvent devenir des idoles, mot qui signifie en grec « vaine apparence ». Car l’idole est un mirage : elle promet une joie définitive qu’elle ne peut donner. Saint Paul exhortait les premiers chrétiens : « fuyez le culte des idoles » (1 Co 10, 14). Autrement dit : n’allez pas offrir des sacrifices à ces dieux en toc que les hommes se sont fabriqués et qui usurpent la place du Créateur.
Lors de sa visite en France, Benoît XVI avait posé la question : « Le monde contemporain ne s'est-il pas créé ses propres idoles ? N'a-t-il pas imité, peut-être à son insu, les païens de l'Antiquité ? (…) L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable, de sa propre vérité ? » (13 septembre 2008).
La course aux achats qui caractérise la période de Noël en est une belle illustration. Toute la culture ambiante nous pousse en ce sens ! Ainsi, mon bonheur est dans le téléphone qui vient de sortir, à moins qu’il ne soit dans une ambition professionnelle à laquelle je sacrifie mon couple et mes enfants… On perçoit de quelle façon les richesses matérielles, la recherche excessive du pouvoir mais aussi celles des plaisirs – trop visible dans la consommation généralisée d’images pornographiques – peut devenir un esclavage. Les biens éclipsent le Bien. En se détournant de Dieu, le cœur perd cette liberté des fils de Dieu et peine à goûter les joies créées sans en idolâtrer.
Adorer l’Enfant de Bethléem est le meilleur moyen de ne pas se prosterner devant les richesses, les plaisirs ou le pouvoir.
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Soyons donc des hommes libres et pour cela, laissons l’Enfant de Bethléem assainir notre cœur, droit qu’il possède en tant que Dieu. Nous rejoindre dans une étable pauvre et non dans un nouveau Byzance est d’ailleurs la première leçon qu’il nous livre.
Abbé Vincent Pinilla, FSTB