Série sur la liturgie - La messe expliquée - La liturgie de la Parole

Publié le 3 Janvier 2025

 

Série sur la liturgie

La messe expliquée

La liturgie de la Parole

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La première partie de la messe, commentée ces derniers mois, se termine par la prière d’ouverture. Cette oraison est appelée collecte, à la fois parce qu’elle réunit en une seule prière les demandes des fidèles, mais aussi parce qu’elle vient condenser en quelques mots le contenu du mystère célébré et le fruit à en retirer.

Débute alors la liturgie de la Parole. A ce moment-là,

« la table de la parole de Dieu est dressée pour les fidèles, et les trésors bibliques leur sont ouverts » (Présentation générale du Missel Romain). Dieu lui- même parle à son peuple, le Christ spirituellement présent dans sa Parole vient nous instruire. C’est ainsi que la Parole de Dieu trouve dans la liturgie son « milieu naturel », elle s’insère de façon adéquate dans toute action sacramentelle. Souvenons- nous : le soir de Pâques, le Christ ressuscité, cheminant  avec  les  disciples d’Emmaüs, a commencé par réchauffer leurs cœurs par sa Parole, en dévoilant le sens profond des Saintes Ecritures, avant de renouveler le geste de la fraction du pain et d’ouvrir leurs yeux à sa présence mystérieuse de Ressuscité. De la même façon, à la messe, avant de se rendre réellement présent dans le sacrifice eucharistique, le Seigneur Jésus nous rejoint d’abord par sa Parole.

Ignorer les Écritures c’est ignorer le Christ », écrivait Saint Jérôme (In Is., prologue : PL 24, 17). L’accueil de la Parole de Dieu vient ainsi disposer nos âmes à reconnaître le Seigneur dans la sainte Hostie et à lui faire l’hommage de notre foi et de notre amour.

Cette nourriture de la Parole de Dieu est proposée à notre méditation selon les choix et les découpages opérés par le lectionnaire. En d’autres termes, nous ne choisissons pas la Parole de Dieu, selon nos humeurs, nos tendances mystiques : c’est la Parole de Dieu qui nous choisit !

Il est intéressant de noter que dans le lectionnaire dominical, les textes de l’Ancien Testament ont été choisis avant tout pour leur correspondance avec l’Evangile lu à cette même messe. Ce lien manifeste l’unité profonde entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, cette unité étant réalisée dans le Christ. Comme le disait Saint Augustin, le Nouveau Testament se cache dans l’Ancien, et l’Ancien Testament se dévoile dans le Nouveau.

Puissions-nous mieux prendre conscience de la nécessité pour nous d’une grande attention à la Parole de Dieu : Ainsi s’exprimait Origène : « Vous savez, vous qui avez coutume d’assister aux divins mystères [à la messe], de quelle manière, après avoir reçu le corps du Seigneur, vous le gardez en toute précaution et vénération, de peur qu’il n’en tombe une parcelle, de peur qu’une part de l’offrande ne se perde. Vous vous croiriez coupables, et avec raison, si par votre négligence quelque chose s’en perdait. Que si, pour conserver son corps, vous prenez tant de précautions, et à juste titre, comment croire qu’il y ait un moindre sacrilège à négliger la parole de Dieu qu’à négliger son corps ? » (Homélie sur l’Exode). Ayons à cœur de prendre le temps, pour préparer notre dimanche, de lire amoureusement la Parole de Dieu qui nous sera proclamée à la Messe. Voilà une heureuse résolution que nous suggère sans aucun doute le « Dimanche de la Parole de Dieu » célébré cette année le 26 janvier 2025. 

Abbé Paul-Marie Hédon

 

Rédigé par paroissedechaumontsurloire

Publié dans #Formation, #Le sujet du mois

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