Le Bx Père Planchat

Publié le 17 Juillet 2023

Le Bx Père Planchat

Religieux de Saint-Vincent de Paul, martyr de Paris 1871

François Vayne, Nouvelle Cité, 2022, 232 p.

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En 1845, bouleversés par la vie misérable que mènent les ouvriers de Paris, un petit groupe de jeunes laïcs, Jean-Léon Le Prévost, Maurice Maignen, Clément Myonnet, fondent la société des Frères de Saint Vincent de Paul dans le triple projet de contribuer à la formation humaine et chrétienne des jeunes ouvriers qui fréquentent leur patronage, de préparer le rétablissement des corps de métiers (pour que les ouvriers puissent retrouver des droits) et de favoriser l’union des classes à l’encontre de l’idéologie révolutionnaire haineuse qui se distille dans les milieux populaires. En effet, la situation est dramatique : la loi « sociale » de 1841 limite le temps de travail quotidien à 8h pour les moins de 12 ans et à 12h pour les enfants de 12 à 16 ans ; pour des salaires permettant à peine de se nourrir.

Le jeune Henri Planchat très attentif à la misère du monde ouvrier s’engage rapidement dans la conférence de Saint Vincent de Paul. Il tisse des liens avec Ozanam et Montalembert, les fondateurs du catholicisme social qui inspirera Léon XIII, à la fin du siècle, dans sa rédaction de l’encyclique « Rerum Novarum ».

Prêtre à 27 ans, il intègre la jeune société des religieux de Saint Vincent de Paul, composée jusque-là de laïcs consacrés ; il en est le premier prêtre, soumis, en toute humilité, à son supérieur laïc (Le Prévost) qui deviendra prêtre plus tard après son veuvage.

Dès lors, prêtre et frère forment un binôme au service des pauvres. Le père Planchat assure son apostolat dans les quartiers les plus pauvres de Paris : Grenelle puis Charonne. Son action, à la fois douce et ferme, empreinte de compassion et d’humilité, attire à lui les gamins les plus agressifs, les ouvriers les plus travaillés par l’idéologie Marxiste. Ainsi, ce vieillard mourant qu’il tente de visiter, la famille lui interdit d’entrer ; sans désemparer, en prières, il attend devant la porte, dans l’humidité et le froid ; enfin, à minuit, la famille le sollicite et il peut confesser et administrer le vieillard. Sa recette : affermir en lui la vertu la plus fondamentale, « la sainte humilité ». « Si l’orgueil est la racine de tous les maux, l’humilité le sera de tous les biens », note-t-il dans ses carnets.

Rien d’étonnant, au vu de ses succès pastoraux, que les communards nourrissent une haine profonde à son égard, et se fassent de plus en plus menaçants. Le 6 avril 1871, il est arrêté avec un maximum de discrétion pour éviter une réaction de la population qui le vénère et organise même une pétition en sa faveur.

La fureur des révolutionnaires les pousse, le 26 mai (lors de la « semaine sanglante »), à organiser un massacre qui se transforme en une véritable boucherie. Le père Planchat ainsi que 4 prêtres picpuciens, sont jetés dans une feuillée.

Son corps récupéré quelques temps plus tard est vénéré aujourd’hui dans la maison de Notre-Dame de la Salette (Paris XVe). Exhumé en 1959 et 2007, son corps apparaît encore intact et souple.

Après 150 ans d’enquête, il est déclaré martyre de la foi et béatifié le 15 octobre 2021. G.G

 

 

 

 

Rédigé par paroissedechaumontsurloire

Publié dans #Actualités, #Formation, #Le sujet du mois

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