Don Rua, le premier successeur de Don Bosco
Publié le 4 Mai 2023
Don Rua, le premier successeur de Don Bosco
Un saint formé par un autre saint
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Sa rencontre, à 7 ans, avec Don Bosco le subjugue et l’amène, progressivement, au cours de brillantes études et d’un travail acharné au service de l’oeuvre naissante (il est en même temps surveillant d’internat et bibliothécaire) à développer sa vocation. Prononçant ses premiers vœux en 1855, il sera, en 1860, le premier prêtre de la société salésienne reconnue par Pie IX l’année précédente.
Dès lors, Don Rua est « l’ombre » de son père spirituel, assumant avec la plus profonde humilité toutes les tâches matérielles et éducatives pour dégager Don Bosco des soucis du quotidien.
Le Bx Don Rua célèbre sa 1ère messe assisté de Don Bosco
Cet homme frêle, à la santé fragile mais à la personnalité calme, réservée, diligente, reste pendant 20 ans le bras droit de Don Bosco qui, dès son ordination, le voit comme son successeur. A un abbé qui l’interroge sur l’avenir de la société, Don Bosco répond : « si le bon Dieu me disait : ta dernière heure est proche, choisis-toi un successeur qui empêchera ton œuvre de périr et demande pour lui tous les dons, toutes les grâces que tu jugeras nécessaires », mon embarras serait grand. Je ne saurais quoi demander qui ne se trouve déjà en plein épanouissement dans l’âme de Don Rua. »
Au cours des années, la société salésienne s’étoffe, Don Bosco vieillit et, en 1884, à la demande de Léon XIII, Don Rua est nommé vicaire général avec droit de succession ; ce qui devient effectif en 1888 : « Nous voici orphelins ! Mais si nous avons perdu un père sur terre, nous possédons un protecteur au ciel. Montrons-nous dignes de lui, en imitant les saints exemples qu’il nous laisse. ».
Devenu supérieur, Don Rua dispense à ses fils un enseignement souvent pratique : « Mettez vous ceci dans la tête qu’une communauté n’a pas seulement besoin, pour nourrir son âme, de doctrine spirituelle, mais aussi de bons exemples. Répétez-vous souvent que votre vie est le livre où vos inférieurs lisent la façon de se conduire. »
Les 15 dernières années de Don Rua sont une véritable montée au calvaire ; « Le bon Dieu fait marcher notre société aussi bien à coups de douceurs qu’à coups de bâtons » dit-il : persécutions religieuses en France et en Amérique du sud, morts accidentelles, assassinat, désastre météorologique et, en Italie, une manipulation maçonnique visant à détruire moralement la réputation de la société.
Très sensible à tous ces coups, il veille, toujours maître de ses sentiments ; la sainteté de sa vie ne fait qu’éveiller toujours plus d’admiration ; et même, malgré sa discrétion, sa réputation de thaumaturge ne fait que grandir : sa prière guérit, elle indique l’avenir, transforme une âme « perdue »…. « avec les années tout vieillit en lui, son cerveau, jamais ; aussi frais à 70 ans qu’à 30 ». D’une intelligence pénétrante, d’une grande sensibilité, esprit équilibré avec un coeur de père et une volonté de chef, il se plaît à répéter : « rien par contrainte et tout par amour ». Très exigeant pour lui-même - Don Bosco disait de lui : « Don Rua c’est la règle vivante, la règle en personne »- il est doux et patient pour les autres.
Un prêtre toulousain témoigne ainsi : « J’ai vu un miracle : Don Bosco ressuscité. Don Rua n’est pas seulement le successeur de Don Bosco : c’est un autre Don Bosco. Il en possède la douceur, l’humilité, la simplicité, la grandeur d’âme, l’allégresse rayonnante. Tout est prodigieux dans la vie et les œuvres de Don Bosco ; mais ce prolongement de Don Bosco en Don Rua me semble le plus grand de ses prodiges. Quels sont les grands hommes, les grands saints, qui ont pu avoir un successeur semblable à eux ? »
Très malade à partir de 1908, il rend son âme à Dieu en avril 1910 en s’adressant à Marie : « Sainte vierge, ma tendre mère, faites que je sauve mon âme ! »
Il a reçu la congrégation avec 700 religieux et 64 maisons, il la laisse avec 4000 religieux et 341 maisons. Béatifié en 1972 par Paul VI, il est fêté le 6 avril. G.G.