Saint François-Xavier, le missionnaire (1506-1552)

Publié le 7 Novembre 2022


Saint François-Xavier, le missionnaire (1506-1552)

Aimé Rchardt – Artège 2022 – 196 pages

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ernier de 6 enfants d’une famille catholique de bonne noblesse, François nait à Xavier, en Navarre. En bon hidalgo, c’est un homme fier et ombrageux comme son ami Ignace de Loyola qu’il rencontre à la Sorbonne en 1525.

Son premier combat consiste à vaincre sa nature sanguine. Sa rencontre avec St. Ignace est providentielle ; celui-ci est déjà attaché à la rédaction des Exercices spirituels qui convertissent François.

Le 15 août 1534, avec 5 autres camarades, ils font vœu de pauvreté et de chasteté ; et le pape Paul III les autorise à se faire ordonner en 1537. Très vite, on les remarque pour leur grande charité : “François parlait peu, mais ses paroles allaient droit au cœur. Durant la messe, surtout si c’était l’office de la Passion du Christ, il répandait d’abondantes larmes. Un vendredi, pendant qu’il célébrait à Sainte-Lucie, il eut au Memento un ravissement qui dura plus d’une heure… Après la messe, il passait la journée à entendre les confessions, à visiter les pauvres dans les hôpitaux et les détenus dans les prisons, à prêcher sur les places publiques et à enseigner la doctrine catholique aux enfants et aux personnes peu instruites.” Les 7 font vœu de s’unir en une fraternité dont St. Ignace a établi les constitutions qui sont immédiatement approuvées par le pape séduit par le 4° vœu (obéissance au pape). La compagnie de Jésus est née (1539).

La notoriété de la compagnie est telle que le roi du Portugal demande qu’on lui envoie des jésuites pour évangéliser ses peuples des Indes orientales. François-Xavier est désigné en 1540 avec le titre de nonce apostolique qui sera bientôt complété par la charge de “provincial” des contrées de l’empire des Indes portugaises et au-delà.

L’action du missionnaire est à la fois très simple et très efficace : “Il parcourut les rues et les places avec une sonnette en main, criant aux enfants et aux adultes de venir écouter ses instructions. La nouveauté du procédé… attirait autour de lui une foule qu’il conduisait ensuite à l’église. Il commençait par chanter les leçons qu’il avait mises en vers, et les faisait répéter par les enfants pour qu’elles s’inscrivent dans leur mémoire. Ensuite il expliquait chaque point de doctrine de la façon la plus simple, utilisant les mots que son auditoire pouvait comprendre. Par cette méthode… il a si profondément imprimé la vérité et les préceptes de la Foi dans les cœurs des gens, que les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards se mettent à chanter dans les rues les commandements de la loi de Dieu, comme le font aussi les pécheurs dans leurs bateaux, pour leur plaisir et leur récréation.”

François-Xavier donnant un exemple de détachement et de pauvreté totale, soigne, baptise, enseigne tout en luttant contre l’idolâtrie. Sa réputation est immense et les conversions nombreuses. Son périple passe par les Indes, la Malaisie et, bientôt le Japon découvert fortuitement par des marins portugais.

A son arrivée au Japon en 1549 (avec 2 jésuites et 3 chrétiens japonais) François-Xavier est très bien accueilli, malgré une difficile adaptation aux coutumes locales. Il constate avec intérêt que les habitants placent l’honneur au-dessus de tout ; que les gens ont l’esprit ouvert et que les conversions se font rapidement, au début. Mais les bonzes auxquels il reproche leur dépravation s’opposent à lui activement et l’œuvre missionnaire marque le pas : “les japonais sont des gens singulièrement habiles, et très sensibles à la raison ; s’ils ne se convertissent pas, ce fut par crainte de leur seigneur temporel, et non parce qu’ils ne reconnaissent pas la vérité de la Foi chrétienne, et la fausseté de la leur…”

Constatant que la religion locale trouve ses fondements en Chine, il décide de s’y rendre. Tâche difficile à cause des aléas climatiques et des pirates ; mais François-Xavier est déterminé, comme il l’écrit à un ami : “Priez beaucoup Dieu pour nous, car nous courons le plus grand risque d’être prisonniers, mais nous nous consolons en pensant qu’il vaut bien mieux être en prison pour l’amour de Dieu, qu’en liberté en fuyant les peines de la croix…” Mais sa course s’arrête dans l’île de Sancian (au large de Canton) où, dénué de tout, accablé par le froid, épuisé par l’immense travail accompli, il meurt le 3 décembre 1552 : “il répéta ces paroles : Jésus, fils de David, ayez pitié de moi, il s’exclama à plusieurs reprises : Ô Vierge, mère de Dieu, souvenez-vous de moi.” Il sera canonisé le 12 mars 1622 par Grégoire XV “dans la splendide compagnie d’Ignace de Loyola, Philippe de Néri, Thérèse de Jésus, et Isidore de Madrid.” G.G

 

Rédigé par paroissedechaumontsurloire

Publié dans #Le sujet du mois, #Formation

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