Une nouvelle traduction du Missel Romain, ce qui va changer…
Publié le 5 Novembre 2021
Le 1er dimanche de l’Avent, entrera en vigueur une nouvelle traduction en langue française du Missel romain. Parmi les modifications notables, signalons celle qui concerne le « consubstantialem Patri », du Credo de Nicée-Constantinople. Après le Concile Vatican II, les mots « consubstantialem Patri » avaient été rendus par « de même nature que le Père ». Sans être fausse absolument parlant, cette traduction était gravement incomplète. Au 4e siècle, Saint Athanase souffrit l’exil pour défendre la vérité du concile de Nicée, contre une formule de compromis assez proche finalement du « de même nature » français. La « nature » ici, c’est ce qui désigne l’ensemble des propriétés qui font la spécificité d’un être vivant. Ainsi, dans le monde des hommes, un père et un fils sont « de même nature », c'est-à-dire qu’ils partagent la même nature humaine, que le fils reçoit de son père. Ils n’en demeurent pas moins deux individus bien distincts. En revanche, au sein de la Sainte Trinité, non seulement, le Père, le Fils (et le Saint Esprit) sont de même nature, mais ils sont un seul et même Dieu. Il ne s’agit plus seulement d’une unité de nature, mais de « substance » (la substance n’étant pas seulement un ensemble de caractéristiques, mais ce qui existe en soi). Ainsi, dire que le Fils est « de même nature que le Père » pouvait très bien avoir un sens polythéiste. Réjouissons-nous de ce que la foi puisse de nouveau être pleinement exprimée. Dorénavant, on dira en français : « Engendré, non pas créé, consubstantiel au Père… ».
Autre sujet de satisfaction : le retour d’une véritable traduction de l’ « Orate fratres ». Désormais, le prêtre invitera les fidèles à s’unir au sacrifice du Seigneur en disant : « Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, et le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant. » Ce à quoi les fidèles répondront (en lieu et place du « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde) : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Église. »
Le conseil du curé : Pour nous qui sommes habitués à prier une bonne partie de l’ordinaire en latin, la nouvelle traduction du Missel peut être une occasion de redécouvrir la richesse et la beauté de tous ces textes liturgiques. Je vous invite donc, au cours de la messe, chaque dimanche, à relire silencieusement en français, les réponses de l’ordinaire récitées à voix haute en latin. Les « livres verts » distribués à l’entrée ont cette vocation : ayez à cœur de les utiliser pour mieux vivre la messe et en recueillir toutes les grâces. La paroisse mettra aussi à votre disposition des dépliants pour vous permettre de vous approprier les nouvelles traductions et de réciter ensemble les parties françaises habituellement utilisées à Chaumont. Abbé Hédon.