Le Père Lamy (1853-1931) - Un itinéraire mystique et missionnaire
Publié le 30 Mai 2021
Le Père Lamy (1853-1931)
Un itinéraire mystique et missionnaire
Yves Chiron - édition Artège 406 pages – 2021
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e XIX° siècle, second siècle des saints “inauguré” par J.M. Vianney, voit naître Édouard Lamy dans un village du diocèse de Langres, Le Pailly (moins de 300 habitants). C’est un “nid à curés” se lamentent les “clercs” républicains. En effet, la génération du père Lamy et celle qui la précède offriront à l’Église 12 vocations sacerdotales.
“J’avais senti ma vocation dès le jour de ma première communion” explique le père; une vocation qui mettra du temps à s’affirmer du fait de contraintes multiples; la ruralité et ses nécessités, l’absence d’école secondaire, la guerre et le service militaire (d’une durée de 5 ans dans les années 1870). Ce n’est qu’à 33 ans, le 12 décembre 1886 qu’É. Lamy est ordonné prêtre dans la congrégation des oblats de saint François de Sales.
Très vite, la congrégation étant interdite, le père est mis à la disposition du diocèse de Paris; d’abord vicaire à Saint-Ouen, il sera curé de La Courneuve de 1900 à 1923. Profondément mystique, il parle de ses contacts familiers avec la très Sainte Vierge accompagnée d’un ange et de divers bienheureux (que Maritain nommera “les Saints inapparents”) parmi lesquels il reconnait ses parents. Ces événements se produisent, nous dit le père, en 1909 puis en 1914.
Sa tâche de curé en fait un vrai missionnaire. La Courneuve est un bourg (sa population triple entre 1900 et 1923) largement antichrétien. Le père y développe les mouvements de jeunesse et s’intéresse activement aux enfants des rues: “Ces pauvres enfants avaient chez eux de bien mauvais exemples. Certains étaient des fils de clairvaudiers (prisonniers à clairvaux) Beaucoup d’hommes ne valaient pas grand chose et on voyait des femmes déplorables. Et parmi ces enfants il y avait des cœurs d’or. Ils sentaient qu’on les affectionnait dans le bon Dieu et ils payaient de retour.”
Son maître mot auprès des jeunes est: “prier et jouer; jouer et prier.” Le père dira que parmi les 500 jeunes passés dans son mouvement, 23 deviendront prêtres.
La grande guerre le voit au service permanent de ses paroissiens, ce qui amènera le cardinal Amette, archevêque de Paris à dire aux fidèles: “Vénérez votre pasteur comme le curé d’Ars.”
En 1921 une rencontre essentielle avec le philosophe thomiste Jacques MARITAIN, en lien avec son ami le comte Biver (anobli par St Pie X) le poussera à approfondir le message de la Vierge et à développer un projet de congrégation religieuse dont la spiritualité est définie par l’évêque de Tours, Mgr Nègre comme “un esprit de Foi, de zèle, de sacrifice, de simplicité et d’amour”.
Très fatigué, presque aveugle, le père est confronté à d’énormes difficultés dans la réalisation de son projet.
Ce n’est que 10 ans après sa mort, en 1941, que la congrégation voit le jour. En 1948, l’évêque de Beauvais érige la congrégation des Serviteurs de Jésus et Marie en institut de droit diocésain. La congrégation comporte aujourd’hui 30 membres répartis entre l’Alsace, l’Argentine et l’abbaye d’Ourscamp (maison mère). Une branche féminine a été reconnue en 2001 par l’évêque de Beauvais. G.G.
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