Madame Elisabeth. Sœur de Louis XVI. Celle qui aurait dû être « Roi »

Anne Bernet, Tallandier, 2013 et 2016, 442 pages

L'auteur, se fondant principalement sur les correspondances et les mémoires, nous livre une histoire passionnante, dans un style très agréable à lire tant il est fluide et enlevé.

Madame Elisabeth, jeune sœur de Louis XVI est vraiment la seule de la famille royale à avoir d’abord échappé à l’influence nauséabonde de la « philosophie des lumières » et à décrypter très tôt la montée des périls. Pourtant, elle refuse d’émigrer malgré les nombreuses occasions offertes. Elle ressent la nécessité de demeurer près de son frère et de sa famille qu’elle soutiendra, portée par une Foi profonde jusqu’au terme de l’horreur révolutionnaire.

Sa présence est sans doute déterminante dans le retour à la Foi du roi et de la reine et l’héroïsme spirituel qu’ils manifesteront face à leurs bourreaux.

Menée à l’échafaud « pour avoir soutenu le tyran », elle encourage ses co-condamnés à mourir saintement par ces paroles dites et répétées avec Foi : « il nous éprouve parce qu’il nous aime, il nous apprend le néant des grandeurs. »

Elle est guillotinée le 10 mai 1794 avec 23 compagnons coupables comme elle de « mal-pensance ». G.G.

Prière de Madame Élisabeth de France (1764-1794)
        
« Que m'arrivera-t-il aujourd'hui, ô mon Dieu, je l'ignore. Tout ce que je sais, c'est qu'il ne m'arrivera rien que Vous ne l'ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu, pour être tranquille. J'adore vos Desseins éternels, je m'y soumets de tout mon cœur. Je veux tout, j'accepte tout, je Vous fais un sacrifice de tout ; j'unis ce sacrifice à Celui de votre cher Fils, mon Sauveur, Vous demandant, par son Sacré-Cœur et par ses Mérites infinis, la patience dans mes maux et la parfaite soumission qui Vous est due pour tout ce que Vous voudrez et permettrez. Ainsi soit-il. »