Le sujet du mois: le transhumanisme
Publié le 4 Janvier 2018
Le sujet du mois : le transhumanisme
Pas de panique : ceci n’est pas une nouvelle rubrique « science-fiction » dans votre programme mensuel. L’idéologie postmoderne que l’on entend dénoncer ici a déjà mis le pied dans notre quotidien. D’où cette mise en garde du Pape François (Laudato Si, § 108) : « Aujourd’hui le paradigme technocratique est devenu tellement dominant qu’il est très difficile de faire abstraction de ses ressources, et il est encore plus difficile de les utiliser sans être dominé par leur logique ». Disons-le, la science-fiction d’hier est devenue, à bien des égards, le réel d’aujourd'hui. Elle entend même, à relativement courte échéance, et à grands renforts d’avancées (le mot est-il adapté ?) technologiques, construire une nouvelle humanité. L’homme aura un nouveau dieu : lui-même ! Nul besoin alors de justifier davantage la présence d’un tel article dans le programme paroissial. Eclairages.
Avant d’être une accélération de la technique (de l’ordre des moyens), le transhumanisme, c’est une vision du monde. Cette idéologie se propose purement et simplement de « libérer » l’homme de la vieillesse, de la maladie, de de la faiblesse, de ses imperfections, la mort elle-meme ... Les promoteurs du transhumanisme, que l’on retrouve à la tête des plus grosses sociétés mondiales (le GAFAM : Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft), revendiquent sans complexe la volonté de produire une humanité qualifiée d’ « augmentée ». Avec une insolence blasphématoire, l’homme semble dire au Créateur : Ôtez-vous de là, que je m’y mette ». « Dieu n’existe pas. Pas encore… », aurait dit l’un des dirigeants du GAFAM.
Ces adorateurs du « dieu Technique » sont alors prêts à tout : à tout ce que la technique rend possible. Et pour commencer, à sacrifier l’homme lui-même sur l’autel de leur fantasme transhumaniste, en abattant « les murs porteurs de notre identité » (Tugdual Derville) : la maternité corporelle, l’ « écosystème » de la famille durable, la procréation sexuée.
Le rêve transhumaniste, c’est le complexe d’un homme diminué, qui a oublié ce qui fait sa grandeur. A nous de promouvoir et de cultiver, en nous et autour de nous, cette dignité de l’homme créé à l’image de Dieu, et appelé à participer à la nature divine, par Jésus-Christ, Dieu fait homme.